Le portrait du mois : Rocky Robenson, un jésuite au service des réfugiés.
21 novembre 2024
Depuis combien de temps es-tu au Canada?
Je suis arrivé au Canada il y a presque un an. Comme beaucoup de réfugiés et d’immigrants, j’ai moi-même connu le premier hiver et le temps passé loin de ma maison et de ma terre natale.
Comment perçois-tu ton rôle au sein du SJR?
Au service Jésuite des réfugiés (SJR), j’ai compris que la dimension de l’accueil ne doit pas être seulement une simple formalité théorique de bienséance. C’est plutôt un acte d’amour qui transcende la réalité humaine. Une dimension significative qui trouve sa vraie source en Jésus, lui qui ne cesse de nous inviter à la pratique de l’amour et à l’accueil de l’autre. C’est pour cette raison qu’au SJR, nous assistons tout le monde sans discrimination. Nous respectons en tout un chacun sa dignité inaliénable car chaque personne est créée à l’image de Dieu.
Quels soutien apportes-tu aux personnes réfugiées ?
Lorsque les réfugiés arrivent au Canada, nous envoyons une délégation de notre équipe, accompagnée de la répondante ou du répondant (un membre de la famille des réfugiés déjà au Canada), à l’aéroport pour les accueillir et leur souhaiter la bienvenue.
Ensuite, nous effectuons des visites à domicile pour continuer à les accompagner dans leur processus d’installation et d’intégration. Après chaque visite, un compte rendu est fait servant de guide à la préparation du rapport d’établissement demandé par le MIFI (Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration).
Quel est le sentiment qui t’anime lors de ces visites?
Les visites à domicile sont des moments conviviaux de partage et d’écoute. Nos conversations sont toujours très enrichissantes. Les réfugiés partagent avec nous leurs expériences du passé et aussi les rêves qu’ils portent pour leur nouvelle vie au Canada.
Qu’est-ce que tu retiens de tes moments d’échange avec les personnes réfugiées ?
Ces expériences me donnent une vision beaucoup plus large des autres peuples, mais surtout, elle m’ouvre à une perspective humaine remarquable. Dans les différents échanges que j’ai eus avec les familles de réfugiés, il y a constamment cette notion « d’espoir » qui refait surface. Ce sont des personnes qui sont passées par toutes sortes de péripéties, mais qui, à aucun moment, ne manifestent de signes de désespoir. Même au pire moment de leur histoire, elles maintiennent toujours cette volonté d’aller de l’avant.
Je suis de ceux qui croient fermement qu’un simple geste, réalisé avec AMOUR, peut faire jaillir une source de joie dans la vie de beaucoup de personnes, surtout ceux et celles qui ont dû passer par des réalités extrêmement difficiles, comme c’est le cas des réfugiés et de toutes autres personnes déplacées de force. Au SJR, nous voulons nous investir davantage dans cet accompagnement pour que ces personnes continuent d’espérer et parviennent à réaliser leurs projets de vie pour eux et leurs proches.