Sensibilisation : Un Voyage en Exil offert à Sorel-Tracy
06 septembre 2025|Joanna Kozakiewicz

Le 13 juin 2025, l’équipe de sensibilisation du SJR Canada a pris la route pour Sorel-Tracy afin d’offrir l’exercice de simulation Un Voyage en Exil à L’Orienthèque.
L’Orienthèque est un organisme qui a pour mission d’accompagner et soutenir :
1. la population dans la recherche d’un emploi durable;
2. les employeurs selon leurs besoins en matière de main-d’œuvre;
3. les nouveaux arrivants dans leur inclusion sociale.
Sa vision est d’être la référence incontournable en matière d’emploi, de diversité et d’immigration par leur engagement soutenu dans la communauté. L’organisme offre aussi plusieurs programmes d’accompagnement de soutien à l’intégration pour les personnes immigrantes.
Tevfik Karatop, Chargé de projet, Jean-Gardy Joseph, Intervenant communautaire et Merveille Mufula, nouvelle bénévole auprès du SJR Canada, ont facilité une séance d’Un Voyage en Exil à 34 employés de L’Orienthèque pour leur journée d’équipe.
« Notre atelier visait à sensibiliser l’équipe de L’Orienthèque à l’histoire des réfugiés qui arrivent au Canada. Après cet événement réussi, nous organiserons deux autres sessions en septembre pour le grand public à Sorel-Tracy et à Contrecœur », a partagé Tevfik Karatop.
Ce voyage a aussi permis de bâtir un lien avec la nouvelle bénévole du SJR Canada, Merveille Mufula, qui a coanimé l’exercice de simulation pour la première fois.
« C’était émouvant de voir l’intérêt et l’écoute des participants, et de me dire que, grâce à mon vécu, j’ai pu semer une graine de compréhension et d’empathie », a dit Merveille Mufula après la simulation.
« Après son animation réussie, nous espérons travailler avec elle pour sensibiliser les gens à la question des réfugiés dans les mois à venir », a ajouté Tevfik Karatop.
Pour notre intervenant communautaire, Jean Gardy, il s’agissait de sa quatrième séance de simulation qu’il a animée.
Dans son partage il nous témoigne également d’une question qui revient fréquemment lors de notre exercice de simulation à travers nos efforts de sensibilisations au Québec « Pourquoi tant de réfugiés sont-ils traumatisés ? ».
Jean Gardy Joseph invite toutes les personnes qui se posent cette question à imaginer quelqu’un qui a vécu dix ans dans un camp de réfugiés et de réfléchir si cette personne garderait le sourire ? « Elle finit par le perdre complètement. Pourquoi ? Parce que, dans un camp de réfugiés, les gens ne vivent pas — ils survivent », dit-il.
Lors de la simulation à Sorel-Tracy Merveille a choisi de partager une partie de son histoire personnelle pour briser certains préjugés que l’on peut avoir sur les personnes réfugiées. Selon son expérience, les réfugiés sont perçus parfois comme des individus « brisés », mentalement instables ou constamment en situation de précarité, comme si c’était leur identité. À travers son témoignage, elle a voulu montrer qu’ils sont avant tout des personnes comme les autres, qui ont eu une vie stable, parfois même confortable, avant d’être contraintes de tout abandonner.
« Mon père, était médecin directeur, et nous menions une vie paisible avant que la situation nous oblige à tout quitter. Ce n’est jamais facile d’abandonner ses repères, ses rêves, sa dignité, pour se retrouver dans un camp de réfugiés où tout devient incertain. En partageant cela, je voulais simplement faire comprendre aux employés que derrière chaque parcours se cachent des blessures profondes, souvent invisibles. Beaucoup d’entre nous apprennent à cacher cette douleur pour continuer à avancer, à s’intégrer, à survivre », a dit Merveille Mufula.
Nous avons également demandé à L’Orienthèque, comment leurs employés ont vécu cette expérience de simulation. À travers un sondage organisé par leur équipe à la suite de l’activité, leur impression générale a été décrit comme une expérience enrichissante, immersive et profondément pertinente, autant sur le plan professionnel que personnel.
Plusieurs ont souligné à quel point le fait de vivre les étapes du parcours migratoire leur a permis de mieux comprendre, voir et ressentir, la réalité des personnes réfugiées.
L’activité a aussi été perçue comme émotive, concrète et marquante, tout en étant accessible et bien structurée, malgré la lourdeur du sujet abordé.
« Devant tant d’injustice et de souffrance, devant tant d’inhumanité, cet atelier a un effet coup de poing » a dit Josée Lafrenière, conceptrice graphique.
Pour plusieurs, cet atelier a provoqué une prise de conscience réelle sur les épreuves et les décisions difficiles auxquelles font face les personnes en exil.
« Nous sommes loin de nous imaginer ce à quoi ont dû survivre certaines des personnes que nous côtoyons, et même si souvent elles préfèrent garder le silence, je crois qu’il est important qu’elles puissent témoigner de leur vécu pour être à la fois mieux considérées et respectées, mais également pour permettre aux autres de réaliser et d’apprécier le privilège qu’ils ont de vivre au Québec en paix et en sécurité » a dit Marilyne Dumas, directrice diversité et inclusion.
Parmi les participants, il y avait d’autres personnes issues de l’immigration dont les proches ont connu l’exil, et qui ont témoigné de leurs histoires en lien avec les scènes présentées ainsi que de la véracité des faits.
Tout au long de l’animation, un des participant disait : « Mais oui, cet événement s’est produit à telle date, à tel endroit », ou encore : « Nous avions l’habitude de nager sur 5 kilomètres pour atteindre tel territoire », selon Jean Gardy Joseph. « C’est le but principal de cet exercice: afin de permettre aux gens de mieux comprendre la situation désastreuse vécue par les personnes réfugiées, et de les inviter à faire preuve d’un peu plus de patience, de compassion et d’ouverture envers elles dans leur nouveau pays » conclut-il.
Cette session d’exercices de simulation a été un moment fort pour clôturer l’année pour le SJR Canada. Les commentaires positifs reçus permettront certainement à l’équipe de rester motivée pour l’année à venir.
« Participer à l’expérience Un Voyage en Exil est essentiel pour comprendre pleinement la réalité des réfugiés, et je la recommande à l’ensemble de la population. »
– Brigitte Guévremont, conseillère en emploi.