Le Service Jésuite des Réfugiés – Canada (SJR-Canada) exprime sa déception face à l’exclusion de certains travailleurs dans le nouveau programme d’immigration qui permettra à des demandeurs d’asile “anges gardiens” d’obtenir la résidence permanente.

Le gouvernement du Québec vient d’annoncer un nouveau programme d’immigration qui permettra aux demandeurs d’asile ayant prodigué des soins de santé pendant la pandémie d’obtenir la résidence permanente. Mais qu’en est-il des gardiens de sécurité, du personnel chargé de l’entretien ménager, des caissiers (ères), etc. ? N’étaient-ils pas eux aussi au front de la pandémie ? Ne risquaient-ils pas eux aussi d’attraper le virus par le simple fait de devoir aller au travail pendant que la majorité d’entre nous pouvait travailler de la maison à l’abri du virus ?

“Ne sont-ils pas eux aussi des anges gardiens qui ont assuré notre bien-être pendant le pire de la crise en faisant le contrôle des édifices de santé, en les nettoyant et en s’assurant que nous puissions toujours nous procurer de la nourriture ?” – Norbert Piché, directeur national du Service.

Pourquoi le gouvernement du Québec ne veut pas reconnaître l’apport de ces demandeurs d’asile de façon tangible en leur accordant la résidence permanente ? Initialement, il ne voulait reconnaître personne et faire seulement du cas par cas. Ce n’est seulement qu’après les pressions du gouvernement fédéral que le gouvernement québécois a fait des concessions. De reconnaître tous les demandeurs d’asile qui ont fait une contribution pendant cette pandémie serait la bonne chose à faire, serait la chose humaine à faire. Mais, il ne le fait pas. Pourquoi? M. Legault et son cabinet de ministres font des calculs politiques. Ils croient qu’il y a une certaine tranche de leur électorat à qui l’Idée de récompenser des demandeurs d’asile ne plaît pas. Alors au lieu de faire la chose qui se doit d’être faite, on pense à son avenir politique. Malheureusement, c’est là où nous en sommes avec nos leaders politiques.

Et le fédéral dans tout ça ? Le gouvernement fédéral a le pouvoir d’agir unilatéralement pour accorder la résidence permanente aux demandeurs d’asile. Mais, il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Parce que lui aussi fait des calculs politiques. Il ne veut pas paraître comme s’il empiète sur le Québec au risque d’envenimer des relations qui ne sont pas toujours au mieux.

Alors voilà, nos leaders gouvernementaux jouent à la politique au lieu de remercier concrètement toutes les personnes qui ont contribué à nous garder sains et saufs, en leur accordant la résidence permanente. Et accorder la résidence permanente à tous ces gens, c’était la moindre chose à faire.

À propos de nous

Le Service Jésuite des Réfugiés – Canada, cherche à accompagner, servir et défendre la cause des réfugiés et autres personnes déplacées, afin qu’ils puissent guérir, apprendre et définir eux-mêmes leur avenir.