Portrait de bénévole : Merveille Mufula
14 juillet 2025|Joanna Kozakiewicz

Merveille Mufula est une nouvelle bénévole auprès du Service jésuite des réfugiés au Canada (SJR Canada). En juin 2025, elle a assisté à sa première session de notre exercice de simulation : Un voyage en exil à Sorel-Tracy pour les employés de L’Orienthèque.
Son engagement a été apprécié par notre chargé de projet, Tevfik Karatop. Ce dernier espère travailler avec Merveille dans les mois à venir.
Merveille a accepté de répondre à quelques questions de notre part pour que vous puissiez apprendre à mieux la connaître. Peut-être que vous aurez le plaisir de la rencontrer à la prochaine séance d’Un voyage en exil à laquelle vous assisterez.
Depuis combien de temps es-tu au Canada – et où étais-tu avant ?
Je suis au Canada depuis 11 mois déjà. J’étais en Ouganda avant de venir au Canada.
Comment perçois-tu ton rôle au sein du SJR Canada ?
Je vois mon rôle au sein du SJR Canada comme une façon de redonner ce que j’ai moi-même reçu. À travers le bénévolat, j’ai l’impression de pouvoir contribuer à semer de l’espoir, à sensibiliser les gens et à accompagner ceux qui traversent les mêmes défis que j’ai connus. C’est pour moi un privilège de pouvoir m’impliquer et d’agir concrètement pour le changement, même à petite échelle. Cela me permet également de continuer à grandir, à apprendre et à tisser des liens humains forts.
Quel est le sentiment qui t’anime lors de ton bénévolat avec le SJR Canada ?
C’est un mélange de gratitude, de fierté et d’espoir. Chaque fois que je m’implique comme bénévole, je ressens une profonde reconnaissance envers la vie pour m’avoir offert cette chance d’être ici. Je suis fière de pouvoir, à mon tour, contribuer à faire une différence dans la vie des autres. Mais surtout, c’est l’espoir qui m’anime : l’espoir que chaque geste, chaque parole, chaque action puisse semer un peu plus de lumière dans le parcours de quelqu’un. C’est un rôle qui me rappelle constamment que, même après des épreuves difficiles, on peut toujours choisir d’être une source de bien pour les autres.
Quelques photos de notre équipe, Merveille et les employés de L'Orienthèque à la session d’Un voyage en exil à Sorel-Tracy.
Quel soutien comptes-tu apporter aux personnes réfugiées ?
Je souhaite être une présence concrète et bienveillante pour les personnes réfugiées, surtout dans ces premiers moments d’arrivée où tout est inconnu et souvent déroutant. Ce que je veux leur offrir, c’est d’abord une écoute sincère, parce que parfois, être entendu suffit à alléger un poids immense. Ensuite, c’est un accompagnement patient : les aider à comprendre leur environnement, à trouver les ressources essentielles, à reprendre confiance en leurs capacités. Mais au-delà de l’aide pratique, je veux leur transmettre un message fort :
« Tu es ici maintenant et ta vie compte »
Je peux aussi partager mon expérience, car parfois, entendre que quelqu’un d’autre a réussi à surmonter les mêmes défis donne le courage d’avancer. En m’engageant avec le SJR Canada, je veux être ce petit repère d’espoir, une main tendue qui dit :
« Tu n’es pas seul(e), et tu peux y arriver »
Je crois profondément que chaque geste d’accueil, aussi simple soit-il, peut réparer quelque chose chez l’autre. C’est ce lien humain que je veux construire, un lien qui rassure, qui élève et qui rappelle que l’exil n’efface ni la dignité, ni la valeur d’une personne.
Qu’est-ce que tu retiens de tes moments d’échange avec les personnes employées de L’Orienthèque lors d’Un voyage en exil ?
Ce que je retiens surtout, c’est l’écoute sincère et l’ouverture d’esprit des employés. J’ai senti un réel intérêt de leur part à comprendre les réalités que vivent les personnes réfugiées, au-delà des clichés. Les échanges ont été riches, respectueux et parfois très touchants. Plusieurs m’ont confié que mon témoignage leur avait permis de voir les choses sous un autre angle, avec plus d’humanité. Ces moments m’ont rappelé à quel point le dialogue est essentiel pour bâtir des ponts entre les expériences vécues et les interventions professionnelles. J’en suis ressortie encouragée, avec le sentiment d’avoir semé un peu de conscience et de solidarité, ce qui est mon objectif.