Un manteau d’hiver chaud : une nécessité pour les réfugiés au Canada
05 février 2025|Joanna Kozakiewicz
En décembre 2024, lors de ses visites auprès des réfugiés parrainés par le Service Jésuite des Réfugiés au Canada, notre équipe a constaté un besoin essentiel pour les réfugiés de la République Démocratique du Congo : des manteaux d’hiver chauds.
Jean Gardy Joseph, intervenant communautaire, et Minh Lê, bénévole auprès du SJR Canada, ont visité une famille de 10 personnes, dont 8 enfants qui avaient besoin d’aide pour faire face aux températures froides du Canada.
« Après la visite avec Jean, nous avons vu le besoin de cette famille nombreuse. Huit enfants à habiller pour l’hiver, c’est vraiment quelque chose! » dit Minh en entrevue.
La famille en question est au Canada depuis plus d’un an. Elle commence tranquillement à s’habituer au froid du grand nord. Cependant, trouver des vêtements d’hiver pour une famille nombreuse demeure une difficulté pour les parents.
La deuxième famille visitée comptait 8 individus. Elle s’est aussi exprimée sur les températures froides au Canada à notre équipe.
« L’hiver est trop dur pour eux, parachuter d’un pays très chaud à (un pays) très froid, moi je les comprends…Et c’est parce qu’on n’a pas eu de bons manteaux et de bonnes bottes qu’on sent le froid.» dit Minh.
Les visites de notre intervenant communautaire et de nos bénévoles ont pour but d’identifier les différents besoins des réfugiés.
«Dans le cadre de notre visite, nous tenons à ce que la personne ou la famille réfugiée soit bien intégrée et se sente à l’aise. Nous intervenons en fonction de leurs besoins immédiats. C’est dans cet esprit que, lorsque cette famille a exprimé ses besoins pour faire face au froid, nous avons constaté l’urgence de la situation et avons agi rapidement » dit Jean Gardy Joseph.
Parfois, il peut y avoir de la résistance de la part des réfugiés face à la réception de vêtements usagés. Afin d’aider la famille à mieux s’intégrer, Minh a partagé son expérience avec les paroisses, en tant que personne réfugiée arrivée du Vietnam au Canada en 1980.
« Mon expérience était au mois de février, avec le club de Boucherville qui nous a amené dans les sous-sols d’églises. J’étais tellement heureuse de voir tellement de vêtements de seconde main. Et maintenant ça revient, les vêtements secondes mains, ça se vent! J’avais aussi (trouvé) des trucs tout neuf… » dit Minh.
Minh est active auprès de la communauté vietnamienne à Montréal. Elle a fait appel à la Communauté de Vie Chrétienne du Canada (CVX Canada) pour de l’aide avec la collecte des manteaux. Il s’agit d’une œuvre jésuite dont elle fait partie depuis plusieurs années et qui est maintenant dirigé par la communauté du Vietnam.
« Madame Lan Duong et Mai Chi Nguyen ont initié cette collecte des vêtements d’hiver pour nos réfugiés, » dit Minh. « Je n’ai rien fait vraiment» rajoute-elle.
L’organisme CVX a rapidement fourni un effort important. Lan Dugon, Vice-Présidente du CVX Canada au Canada-français qui a parrainé deux personnes du Nigeria a tout de suite pris action auprès de sa communauté.
« Quand Minh m’a appelé j’ai écrit un courriel aux membres de ma communauté locale, à ma famille, et mes amis que je connais en dehors du cercle; ça s’est fait rapidement …Mes sœurs, mes amis, les membres du CVX et moi avons tous fait un ménage dans nos affaires. » dit Lan Dugon.
Le résultat de cet effort était visible.
« Nous avons reçu beaucoup plus de vêtements que nous avons demandé, les gens ont fait preuve d’une grande générosité envers nous, bien au-delà de ce que nous avions imaginé. En plus des manteaux, qui étaient au cœur de notre demande, nous avons également reçu des bottes d’hiver, des souliers, des vêtements, des crocs, des tuques, des foulards, des gants et quelques pantalons » dit Jean Gardy Joseph.
La motivation de Dugon vient du fait de côtoyer plusieurs réfugiés au café multi caf dans le cartier de Côte-des-Neiges et aux Exercices spirituels de Saint Ignace qu’elle a mis en pratique.
« Nous commençons à rentrer le monde des réfugiés, des immigrants. Nous comprenons leurs misères et maintenant nous sommes sensibles quand nous les voyons dans le métro…l’hiver est tellement dure et froid. Ce n’est pas seulement nous, mais notre entourage aussi qui est sensible » dit Lan Dugon.
Après un suivi avec l’une des familles réfugiées au téléphone, nous avons constaté leur reconnaissance pour cet effort d’équipe.
« Notre famille était vraiment dans la joie pour ce que vous avez fait pour nous, » partage Nicolas, père de la famille de 8 enfants. « Les enfants sont heureux et les manteaux les protègent vraiment» rajoute la mère de famille.
« I love it so much, thank you! » dit en anglais Nayomi, un des enfants.