Le SJR Canada honore 50 ans d’immigration vietnamienne

26 mai 2025|Joanna Kozakiewicz

Le 50ᵉ anniversaire de commémoration de l’immigration vietnamienne au Québec et au Canada. Photos par M Sy Thuc Truong et le club des photographes vietnamiens de Montréal.

Le 30 avril 2025, le SJR Canada a été invité au musée McCord Stewart afin de célébrer le 50ᵉ anniversaire de commémoration de l’immigration vietnamienne au Québec et au Canada. Norbert Piché, directeur du SJR Canada, Hugo Ducharme, coordonnateur du parrainage et chef du bureau, ainsi que le père Mario Brisson, SJ, ont eu le plaisir d’y assister.

Le 30 avril 1975 est aussi la date de la chute de Saïgon, le jour où les forces communistes du Nord-Viêt-Nam ont pris la ville, marquant la fin de la guerre du Viêt-Nam et la fin du régime sud-vietnamien.

Pendant un an, l’organisme Viet Héritage Renaissance (VHR) s’est préparé à organiser la soirée. Plus de 100 invités et 20 bénévoles ont eu l’opportunité de visualiser le documentaire « Passage vers la liberté  », un film réalisé par des professeurs de l’université Carleton (Ottawa) et de Menno Simons College (Winnipeg) au sujet des réfugiés de l’Asie du Sud-Est.

« Ce documentaire a été finalisé en 2022, puis présenté dans plusieurs musées du Canada, de Vancouver à Halifax. Il a été présenté à l’université McGill en novembre 2023 et c’est la 2ᵉ fois qu’il retourne à Montréal, le 30 avril dernier. Il s’agit d’un documentaire de grande qualité, destiné à des archives nationales », dit Dinh Huy Duong, organisateur de la soirée et président du VHR.

Le film mélange des images d’archives, des reportages, des images de guerre et des entretiens avec des réfugiés et des responsables de l’immigration du Canada. De 1975 à 1985, le Canada a réinstallé plus de 100 000 réfugiés d’Asie du Sud-Est. En 1986, le peuple canadien a reçu la médaille Nansen du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Cette médaille a été donnée pour le travail du Canada dans la crise des réfugiés. Le film montre comment les réfugiés s’intègrent au Canada et comment ils contribuent à la société.

Le directeur de notre équipe a voulu partager son opinion sur le film en question.

« Le documentaire m’a beaucoup touché. On a fait valoir l’histoire de certains Vietnamiens qui ont dû fuir la guerre et la persécution au Vietnam. Plusieurs ont péri, mais plusieurs autres ont retrouvé la sécurité. C’est un film très humain », dit Norbert Piché, directeur national du SJR Canada.

« Un des Vietnamiens interviewés, lorsqu’il est arrivé à Montréal, on lui avait proposé un emploi à Lachine, petite ville au sud de Montréal près de la frontière. Pensant qu’on lui proposait un poste à la Chine en Asie, il ne voulait rien savoir. Ce genre d’anecdotes, on en connaît tous. Elle parfume nos vies d’une belle odeur, » rajoute-t-il.

Photos par M Sy Thuc Truong et  le club des photographes vietnamiens de Montréal.

À la suite du documentaire a eu lieu une brève séance de questions et réponses tenue par les professeurs et les réalisateurs du film. L’équipe de Cœurs en Liberté (Hearts of Freedom-HOF) était présente sur les lieux, dont Allan Moscotvitch, Mike Molloy, Peter Duchinsky, Stephanie P. Stobbe, Lê Tiến Dũng et Trương Minh Trí.

Selon notre coordonnateur du parrainage, Hugo Ducharme, un des professeurs d’université a souligné comment Jacques Couture, un jésuite, était important dans l’histoire du parrainage collectif du Canada et dans l’histoire des « boat people ».

« Il avait expliqué qu’il y avait un gros bateau vietnamien au large de la Malaisie et que le gouvernement malaisien avait dit que les Vietnamiens ne débarqueront pas là, sauf si des gouvernements étrangers acceptent de les prendre. Au début, le Canada hésitait. C’est le père jésuite Jacques Couture, à l’époque ministre de l’immigration du gouvernement Lévesque, en faisant passer une motion à l’Assemblée nationale s’engageant à accepter un certain nombre de réfugiés vietnamiens qui a ensuite enclenché la réponse d’Ottawa aux Vietnamiens. Donc, c’est le début du parrainage au Québec et on doit ça à un jésuite », dit Hugo Ducharme.

Parmi les volontaires était présent Tan Hiep Huynh, père de famille de quatre enfants, qui est un bénévole pour le groupe VHR depuis dix ans. Lors de cet évènement annuel, il dit percevoir la solidarité entre le peuple canadien, québécois et vietnamien.

En entrevue avec le SJR Canada, Monsieur Huynh nous a partagé la signification de cet évènement pour lui :

« Pour moi, c’est un évènement important pour souligner que nous sommes des gens qui cherchent la liberté, on est prêts à sacrifier notre vie pour l’obtenir, c’est important de souligner ça pour mes enfants, » dit Tan Hiep Huynh.

Cet évènement était aussi l’occasion pour la communauté vietnamienne de remercier la société montréalaise, québécoise et canadienne de les avoir si généreusement accueillis.

« C’est une occasion de nous rappeler, de mémoriser les gens qui sont morts dans la mer, les réfugiés, et aussi pour remercier les Canadiens, ils nous ont aider à sortir du régime communiste. Ce sont des souvenirs douloureux, mais en même temps c’est une occasion pour dire au monde entier que ça vaut la peine de lutter pour la liberté », rajoute Tan Hiep Huynh.

Finalement, l’organisateur de la soirée nous partage qu’un des buts de cet événement était de remercier les membres du clergé.

[Nous voulions] « exprimer notre gratitude collective envers la société québécoise et canadienne qui nous a généreusement accueillis, en particulier au clergé québécois qui s’est beaucoup impliqué dans le parrainage des réfugiés », conclut Dinh Huy Duong.