La situation ukrainienne avec JRS Europe
01 mars 2022|JRS Europe
Le JRS a suivi avec inquiétude les développements en Ukraine avant même le début de l’offensive militaire russe. Nous nous joignons au Pape François pour déplorer le « non-sens diabolique de la violence » et pour demander à toutes les parties de « s’abstenir de toute action qui causerait davantage de souffrance. » Alors que nous espérons qu’ils pourront bientôt rentrer en sécurité, le JRS et la Compagnie de Jésus (les Jésuites) mobilisent des ressources dans le monde entier pour apporter un soutien immédiat en Ukraine et dans les pays voisins. Le JRS est proche en pensées et en prières des personnes contraintes de quitter leur foyer. Nous saluons les efforts de l’UE et de ses Etats membres, en particulier ceux qui sont voisins de l’Ukraine, pour maintenir les frontières ouvertes et accueillir les personnes forcées de fuir et nous appelons l’UE à répondre avec unité et solidarité à court et à long terme.
En Ukraine : aider ceux qui fuient, soutenir les déplacés internes
A Lviv, où le JRS est présent, la situation sécuritaire est encore relativement calme. De nombreuses personnes arrivent d’autres régions d’Ukraine. La majorité d’entre elles ont l’intention d’atteindre la frontière polonaise et ont souvent besoin d’un soutien ou d’un endroit pour passer la nuit sur leur chemin. La maison des réfugiés du JRS, d’une capacité d’environ 20 personnes, est actuellement utilisée à cette fin. De même, la maison de retraite des Jésuites a été immédiatement convertie en maison de transit pour les personnes déplacées.
En Roumanie : Le JRS en première ligne
Entre le 24 et le 28 février, 70.000 personnes ont transité de l’Ukraine vers la Roumanie. Environ 30.000 d’entre elles sont rapidement parties vers d’autres pays de l’UE, tandis qu’environ 28.000 ont choisi de rester. Seule une petite minorité a officiellement demandé l’asile pour le moment, de sorte que la plupart d’entre elles sont légalement des migrants et n’ont pas le droit d’être accueillies en tant que demandeurs d’asile. Les autorités roumaines et les citoyens font preuve d’un grand enthousiasme pour accueillir les gens, mais une coordination est encore nécessaire dans les différentes réponses.
Le JRS Roumanie apporte son soutien à la fois dans les centres pour demandeurs d’asile le long des frontières et aux personnes qui ne sont pas dans les centres, en fournissant des paquets de bienvenue, en agissant en tant que médiateur entre les donateurs privés, les organisations gouvernementales et les personnes dans le besoin, en aidant les personnes à atteindre les aéroports et les gares, en fournissant un logement dans le propre abri du JRS et en cherchant plus de logements pour les personnes dans le besoin.
En Pologne et en Hongrie : créer et soutenir une infrastructure d’accueil
La Pologne est pour l’instant le pays qui reçoit le plus d’arrivées de personnes en provenance d’Ukraine. Nombre d’entre elles sont hébergées chez des parents ou des amis, ou se rendent dans d’autres pays de l’UE. Le JRS se mobilise pour faciliter le transport des personnes depuis les frontières, pour fournir des produits de première nécessité et pour aider les personnes à trouver un logement provisoire grâce à une aide à la location. Un soutien supplémentaire sous forme d’assistance juridique, administrative et psychologique est en cours d’organisation.
La Hongrie accueille pour l’instant un plus petit nombre de personnes, notamment des Hongrois qui vivaient de l’autre côté de la frontière en Ukraine. Le gouvernement a exprimé sa volonté de soutenir les réfugiés et la population hongroise réagit de manière très positive. Le JRS a une petite présence dans le pays et évalue en ce moment comment être le plus utile possible. La Hongrie est traditionnellement un pays de transit pour les réfugiés, mais dans ce cas, si le conflit continue, il est probable que de nombreux Ukrainiens voudront rester. Le JRS se penche donc déjà sur les besoins de soutien à moyen terme, tels que l’aide au logement à long terme, à côté des besoins plus immédiats comme la nourriture et les soins de santé.
En Europe du Sud-Est : se préparer depuis la « deuxième ligne ».
Gardant à l’esprit l’expérience de la crise de Crimée en 2014, le JRS en Europe du Sud-Est (Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Kosovo, Macédoine du Nord) se prépare également à accueillir certains réfugiés ukrainiens si le conflit persiste. Des plans d’urgence sont préparés, y compris la recherche de logements potentiels au sein des familles, des paroisses et des maisons jésuites. Des contacts pertinents avec les autorités gouvernementales et les municipalités, telles que la ville de Zagreb en Croatie, sont en cours d’établissement afin d’être prêt à répondre par l’hospitalité en cas de besoin.
Au niveau de l’UE : plaidoyer pour une réponse d’accueil
Au niveau régional, le JRS Europe suit les développements dans la région dans son ensemble et la réponse de l’UE en particulier.
Nous saluons la première réponse positive des Etats membres de l’UE, déterminés à réagir en tant qu’Union et à fournir une protection aux personnes qui se sentent en Ukraine. Nous soutenons fermement la proposition d’activer la procédure de protection temporaire en cas d’afflux maximal de réfugiés, comme le prévoit la directive sur la protection temporaire.
Nous souhaitons souligner que toutes les personnes fuyant le conflit en Ukraine devraient être autorisées à quitter le pays, quelle que soit leur nationalité. Une fois en sécurité, et dans des conditions d’accueil adéquates, les besoins de protection des ressortissants de pays tiers qui ne sont pas ukrainiens peuvent être évalués selon les procédures existantes et le rapatriement de ceux qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine peut et doit être facilité.
Outre la réponse immédiate, les États membres de l’UE doivent rapidement discuter et se mettre d’accord sur un schéma de partage des responsabilités, comprenant des mesures de relocalisation claires, afin de s’assurer que la charge de travail des pays voisins de l’Ukraine reste sous contrôle et que les normes de l’UE en matière de protection et de conditions d’accueil puissent être garanties. Enfin, les besoins de protection des Ukrainiens qui se trouvaient déjà à l’extérieur du pays lorsque le conflit a commencé doivent également être reconnus.